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Portraits


Humanités numériques en dialogue


Michel Dabas
Publication :
10/09/2018




Directeur de Recherche CNRS
Chercheur en géophysique/géomatique appliquée à l’archéologie et directeur adjoint d'AOROC
AOROC, UMR 8546, CNRS - ENS Paris


Quel est votre parcours scientifique et technique ? J’ai une formation de base en géologie et géophysique appliquées essentiellement au pétrole. J’ai eu la chance de travailler dans des domaines variés de la géologie pure, à l’altimétrie spatiale ainsi que sur les dorsales sous-marines. En parallèle j’ai toujours été passionné par l’archéologie et depuis le début de ma thèse au CNRS en 1985 j’ai pu appliquer mes connaissances à l’imagerie des sites archéologiques et de leur environnement. J’ai développé plusieurs instruments et logiciels pour l’archéologie qui m’ont permis de créer une startup. L’outil informatique forme le socle de l’acquisition des données sur le terrain jusqu’à leur traitement au bureau. La cartographie est le dénominateur commun à nos problématiques : l’acquisition de données spatiales, leur traitement et leur représentation (SIG). Les web-SIG ont révolutionné récemment la manière de diffuser et de croiser ces informations.
Quelle place occupent les humanités numériques dans votre travail au quotidien ? Je dirais que les humanités numériques ont toujours eu une place dans notre laboratoire, si l’on pense à des projets comme Arkéoplan (1989). Nous avons toujours pensé spatial et en 3D ! Ce qui est nouveau, c’est l’apparition de moyens de scannerisation 3D, que ce soit pour une tablette cunéiforme ou pour un paysage. Ce qui est nouveau c’est la standardisation des formats et l’ouverture publique des données qui autorisent des croisements issus de sources multiples. L’émergence du 3D et du SIG dans nos disciplines est déjà intégrée dans l’enseignement du Master PISA à l’ENS.
Comment imaginez-vous votre discipline dans dix ans ? Encore plus connectée ! Sans Internet, pas de futur si je grossis le trait. La mise à disposition de masses de données va permettre de re-analyser des données souvent très anciennes provenant d’anciens chantiers archéologiques et cela va créer de la nouvelle connaissance. Les humanités numériques seront gouvernées autant par l’image que par le texte, ce qui n’est pas le cas actuellement. Dans notre domaine archéologique, il n’y aura pas de solutions toutes faites : il faudra continuer de développer de solutions "maison" tout regardant ce qui se fait ailleurs pour ne pas réinventer la roue. Qui aurait dit que Google deviendrait l’acteur qui a démocratisé le SIG (entre autres) ?


Projets en humanités numériques

10.57976/digithum.po.42gb-xw83