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Portraits


Humanités numériques en dialogue


Léa Saint-Raymond
Publication :
20/02/2018




ATER au Collège de France, Chaire internationale de Bénédicte Savoy, Histoire culturelle des patrimoines artistiques en Europe, XVIIIe-XXe siècle
Doctorante en histoire de l’art, Université Paris-Nanterre, sous la direction de Ségolène Le Men


Quel est votre parcours scientifique et technique ? Après avoir intégré l’École normale supérieure en 2008 (parcours BL), j’ai suivi une double formation en histoire de l’art, à l’université Paris-Sorbonne, et en économie, en suivant le master APE de l’École d’Économie de Paris puis en passant l’agrégation de sciences économiques et sociales. J’ai également obtenu une licence de géographie. Ces enseignements m’ont permis de maîtriser des logiciels comme Stata, R, Network Pajek puis Gephi, QGis et Adobe Illustrator.
Quelle place occupent les humanités numériques dans votre travail au quotidien ? bbMes recherches portant sur l’histoire du marché de l’art, les humanités numériques sont au cœur de mon travail. Le recours à des visualisations plus quantitatives (statistiques, économétrie, analyse de réseaux, cartographie) me permet de compléter l’analyse formelle des œuvres et de mettre en évidence des tendances concernant la valorisation des différents artéfacts et l’histoire des goûts. Pour ma thèse, j’ai élaboré une base de données d’environ 150 000 objets passés en vente publique à Paris, entre 1831 et 1939, comprenant des tableaux, des dessins, des sculptures, des antiquités et des objets d’art provenant des quatre coins du monde. Pour cela, j’ai retranscrit intégralement des catalogues de vente et je les ai associés aux procès-verbaux, conservés aux archives de Paris : pour chaque œuvre, je connais alors son prix d’adjudication, son vendeur, son acheteur et l’adresse de ces deux derniers.
Après ma thèse, j’envisage de monter un projet de recherche en humanités numériques sur les ventes aux enchères publiques parisiennes autour de ma base de données et de la relier aux projets existants, comme GeoMAP, la Base Artl@s ou Bibliographies de critiques d’art francophones.

Comment imaginez-vous votre discipline dans dix ans ? En histoire de l’art, les humanités numériques connaissent une croissance rapide et particulièrement innovante. Lors des différents projets dans lesquels j’ai été impliquée, j’ai eu un grand plaisir à travailler avec des spécialistes du développement de bases de données et de la visualisation, comme Yann Le Boulanger, Julien Cavero, Antoine Courtin, Nicole Kong, Anne Luther et toute l’équipe du Médialab. Je suis sûre que, grâce à eux, le visage de la discipline se sera transformé en dix ans et que le regard des historiens de l’art se trouvera encore plus élargi.


Projets en humanités numériques

10.57976/digithum.po.qx03-ve86