Portraits


Humanités numériques en dialogue


Clément Plancq
Publication :
11/03/2019




Ingénieur d’études CNRS
Ingénieur en développement et déploiement d’applications
LATTICE, UMR 8094, CNRS - ENS Paris


Quel est votre parcours scientifique et technique ? J’ai eu un cursus universitaire un peu sinueux qui m’a mené à l’INALCO où j’ai suivi la formation de traitement automatique des langues (TAL). Cela s’est soldé par un DESS d’Ingénierie Multilingue (aujourd’hui master 2). J’ai travaillé brièvement dans le privé puis j’ai intégré le CNRS à la fin de l’année 2004 en tant qu’ingénieur d’études en développement. J’ai d’abord travaillé pour deux laboratoires de linguistique (LLF et HTL) rattachées au CNRS et à l’université Paris Diderot. En 2015 j’ai rejoint le Lattice où les activités scientifiques portent sur la linguistique, le TAL et les humanités numériques.
Quelle place occupent les humanités numériques dans votre travail au quotidien ? Quand j’aide un chercheur à publier un dictionnaire électronique d’une langue rare, est-ce que je fais des humanités numériques ? Je ne sais pas. La linguistique ne fait pas partie des humanités mais l’étude des langues oui, enfin le plus souvent.
Mon travail porte principalement sur des données textuelles. Les objets scientifiques de la linguistique et des Humanités Numériques diffèrent mais les traitements opérés sur les données et les outils que je peux utiliser sont très proches. Humanités numériques ou non, ce n’est pas toujours évident de trancher. Tout dépend des projets et des collègues avec lesquels je travaille.

Comment imaginez-vous votre discipline dans dix ans ? J’imagine que le déluge de données auquel nous sommes confrontés aujourd’hui ne se sera pas tari d’ici là mais que les outils informatiques pour traiter ces données seront consolidés. Je pense surtout aux technologies de type machine learning et deep learning ; elles deviennent incontournables aujourd’hui mais pas encore totalement intégrées aux outils des humanités numériques.
D’ici 10 ans les étudiants directement formés aux humanités numériques seront nos collègues chercheurs et ingénieurs. Je ne doute pas qu’ils et elles apporteront un vent nouveau dans la discipline et qu’il sera moins question de définir ce que sont les humanités numériques que de les faire avancer vers de nouveaux horizons.


Projets en humanités numériques

10.57976/digithum.po.xt91-ny59