Portraits


Humanités numériques en dialogue


Ecdo-Tech
Publication :
21/02/2018




Équipe d'ingénieurs CNRS en analyse de sources : Laurent Capron, ingénieur d’études - Julie Giovacchini, ingénieure de recherche - Sébastien Grignon, ingénieur de recherche
Centre Jean Pépin, UMR 8230, CNRS – ENS Paris


Dans quel contexte votre équipe a-t-elle été créée ? Nous sommes tous trois membres du projet IPhiS (base de donnée bibliographique sur l’histoire des éditions de textes littéraires gréco-latins, dont l’interface publique est en cours de développement), et partageons le même intérêt pour la transmission des textes et l'étude des manuscrits. Lorsque notre laboratoire est devenu, en 2015, une UMR associée à l'ENS, il nous a paru important de proposer un enseignement méthodologique sur les outils numériques déjà à disposition des chercheurs ou en plein développement, et qui renouvellent notre approche de l'ecdotique. Le projet "Marcianus", qui vise à l'édition en ligne d'un manuscrit conservé à Venise, est pour nous un véritable laboratoire: il appartient à une tradition plus large et assez bien documentée de l'enseignement de la littérature grecque classique au XIVe siècle byzantin; il contient plusieurs anthologies aux transmissions complexes et accompagnées de commentaires grammaticaux parfois inédits.
Quelle place occupent les humanités numériques dans votre travail au quotidien ? Avec le développement du projet "Marcianus", la place des humanités numériques est devenue centrale dans notre activité : il ne s'agit plus seulement d'utiliser des outils informatiques à disposition pour l'étude du manuscrit, mais d'en enseigner le fonctionnement, d'en faire découvrir les multiples applications et les limites encore existantes, et de nous interroger sur les outils qui pourraient être développés pour améliorer le travail d'édition numérique des manuscrits.
Pour ce projet ainsi que pour les autres projets numériques portés par notre laboratoire de rattachement nous tentons également de développer une approche éthique du numérique : soutien du libre accès, souci de la pérennité des données, approches collaboratives. Notre carnet de recherche "L’information philologique" (iphi.hypotheses.org) accueille ainsi régulièrement des billets consacrés à l’actualité institutionnelle et politique des humanités numériques pour les Sciences de l’Antiquité.

Comment imaginez-vous votre discipline dans dix ans ? L'édition numérique de manuscrits anciens et leur encodage en TEI/XML sont des travaux qui prennent actuellement un essor significatif. L'un des enjeux des prochaines années sera donc de travailler à une unification des méthodes d'édition en ligne afin de créer de vastes corpus de manuscrits interrogeables. Mais cette évolution n'aura lieu que si des outils sont développés en ce sens, qui permettront la saisie standardisée des contenus de manuscrits variés, ainsi que des explorations profondes de ces transcriptions, au-delà des possibilités actuelles des visualisations numériques.


Projets en humanités numériques

10.57976/digithum.po.vmb4-0h86