Portraits


Humanités numériques en dialogue


Marine Laffont
Publication :
01/03/2019




Bibliothécaire Assistant Spécialisé
Chargée de mission Accès Ouvert
ENS Paris - Bibliothèque Ulm-Jourdan / Bibliothèque de mathématiques et informatique


Quel est votre parcours scientifique et technique ? Après un master en Histoire des Mondes Modernes et Contemporains et une année spéciale en IUT Métiers du livre pour professionnaliser mon parcours, j’ai travaillé pour l’un des centres de ressources documentaires de l’ESPE d’Aquitaine. Lauréate du concours de Bibliothécaire Assistant Spécialisé, j’ai été recruté à l’ENS où je travaille dans deux services : la bibliothèque des Lettres et Sciences Humaines et Sociales et la Bibliothèque de Mathématiques et Informatique. Depuis 2017, je suis chargée de mission Accès Ouvert pour le réseau des bibliothèques de l’ENS. Cette mission a pour objectif de sensibiliser la communauté normalienne à la question de l’Accès Ouvert (ou Open Access). Ma position entre les deux bibliothèques est un avantage conséquent car elle me permet d’avoir un bon aperçu de la multitude de problématiques rencontrées par les chercheurs ainsi que leurs différentes méthodes de recherche et de publication qui différent beaucoup selon que l’on se situe en Littérature - Sciences Humaines et Sociale ou en Sciences.
Quelle place occupent les humanités numériques dans votre travail au quotidien ? Outre le travail en relation avec l’Atelier Digit_Hum (accompagnement pour la mise en place d’une collection sur l’archive ouverte HAL afin de valoriser la production scientifique des Ateliers), les humanités numériques proprement dites se situent plutôt en périphérie de mes missions. Si l’on se réfère au manifeste des Digital Humanities, il est écrit : « Nous lançons un appel pour l’accès libre aux données et aux métadonnées. Celles-ci doivent être documentées et interopérables, autant techniquement que conceptuellement ». Mon travail consiste essentiellement dans un accompagnement des chercheurs en faveur de cette ouverture. Cela passe par la mise en place de formation pour les sensibiliser à la Science Ouverte ou au dépôt des données de la recherche dans des archives ouvertes.
Comment imaginez-vous votre discipline dans dix ans ? Le mouvement de l’Accès Ouvert est né il y a plus de 10 ans. Malgré les avantages de ce mode de diffusion pour les chercheurs, tous ne les connaissent pas encore. Par ailleurs, l’Accès Ouvert est sans cesse en renouvellement. Si hier le mouvement se focalisait sur les articles et ouvrages, aujourd’hui les données de la recherche, les logiciels, le format d’écriture de la recherche sont aussi concernés par ce que l’on appelle désormais la Science Ouverte. Depuis 2 ans, une prise de conscience politique a permis d’accélérer le mouvement avec notamment la mise en place de la Loi pour une République Numérique et des projets, à terme, d’obligation de dépôt dans les archives ouvertes. Cette prise de conscience s’accompagne d’un constat : l’obligation de faire évoluer les modes d’évaluation de la recherche et de réinventer les modes de diffusion de ses résultats. Un vaste chantier qui ne sera probablement pas terminé dans 10 ans !


10.57976/digithum.po.298p-8f77