Portraits


Humanités numériques en dialogue


Carlo Maria Zwölf
Publication :
6/03/2018




Ingénieur de recherche CNRS
Expert en diffusion et partage des données de recherche, directeur exécutif du consortium Virtual Atomic and Molecular Data Centre. Observatoire de Paris - LERMA Paris Astronomical Data Centre


Quel est votre parcours scientifique et technique ? Après une maîtrise en physique fondamentale et un DEA en mathématiques et simulation appliquées à la physique, j’ai réalisé une thèse de doctorat en mathématiques appliquées et méthodes numériques (2004-2007) au cours de laquelle je mes suis rapproché de l’informatique. Au cours d’une expérience de trois ans dans le secteur privé j’ai pu approfondir mes connaissances informatiques en programmation orientée objet, patron de conception et architecture logicielle des systèmes d’information.
J’ai rejoint l’Observatoire de Paris en 2010 où je travaille à la diffusion de données de recherche et à leur interopérabilité. Dans ce cadre j’ai créé la grammaire "Parameter Description Language" devenue un standard de l’International Virtual Observatory Alliance. Je suis directeur exécutif du consortium VAMDC (pour la diffusion des données de physique atomique et moléculaire). Je suis membre actif de la Research Data Alliance.

Quelle place occupent les humanités numériques dans votre travail au quotidien ? Depuis un peu plus d’un an, au sein de PSL, j’ai commencé à travailler avec une équipe d’ethnographes du Centre Maurice Halbwachs dans le cadre de l’Initiative de Recherche Interdisciplinaire et Stratégique Science de Données, Données de la science. Les problèmes liés à la gestion, diffusion, protection, citation des données de recherche sont interdisciplinaires. Les solutions et bonnes pratiques peuvent être transposées d’un domaine à l’autre. Sur cette base, je contribue à la réflexion pour la refonte de l’archive ArchEthno.
Comment imaginez-vous votre discipline dans dix ans ? Il est difficile de répondre à ce type de question tellement les évolutions sont rapides. Il est possible qu’une nouvelle technologie puisse révolutionner subitement le paysage des données de recherche de façon inattendue (pensons à ce qui s’est passé dans la téléphonie avant/après la commercialisation des Smartphones !). Je peux cependant esquisser ce que nous sommes en train d’essayer de construire au niveau européen pour la prochaine décade (par exemple au sein de l’initiative C2CAMP) et de la Research Data Alliance : un paysage où les données de recherche seront auto-consistantes et embarqueront suffisamment "d’intelligence" pour automatiser les procédures de fouilles, découverte, comparaison/cross-matching et de citation. Une partie du travail de recherche pourra quasiment être déléguée à des objets numériques intelligents.


Projets en humanités numériques

10.57976/digithum.po.azt7-kj29